Aucun risque pour la santé des consommateurs à cause de traces de glyphosate dans les aliments.
Sur mandat du Conseil fédéral, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a examiné de nombreux aliments sous l’angle de leur teneur en glyphosate. Dans plus de la moitié d’entre eux, aucune présence de glyphosate n’a été détectée et les traces minuscules trouvées dans les échantillons restants sont insignifiantes, puisque bien inférieures au maximum autorisé.
Ces dernières années, l’utilisation de l’herbicide glyphosate a beaucoup fait parler d’elle. Cette substance active permet un contrôle très efficace des mauvaises herbes; elle est facile d’emploi, pratiquement sans risque de toxicité aiguë et présente un profil environnemental favorable par rapport aux autres principes actifs. En 2015, une étude l’a pourtant classée « potentiellement cancérogène », créant aussitôt un climat d’incertitude. Depuis lors, elle a été testée à fond par de nombreux organismes normatifs et de surveillance dans le monde entier, sans aboutir à l’indication d’un risque spécifique pour les utilisateurs ou les consommateurs. Après une évaluation approfondie par différentes autorités, l’autorisation du recours au glyphosate dans l’UE a donc été prolongée en novembre 2017 (voir dossier sur le glyphosate dans Protecteur-des plantes.ch).
Pour une sécurité maximale, le Parlement a chargé en 2015 le Conseil fédéral, dans un postulat, de fournir un rapport sur la présence de glyphosate en Suisse dans les denrées alimentaires. Tant le rapport du Conseil fédéral que l’étude scientifique réalisée par l’OSAV et publiée dans une revue spécialisée sont désormais disponibles.
En Suisse, le glyphosate est autorisé dans le domaine alimentaire uniquement pour la production viticole, de fruits à pépins et à noyaux et de mûres. Dans beaucoup d’autres pays, il est également utilisé pour la production de céréales et la culture de légumineuses et peut ainsi se retrouver dans des marchandises importées en Suisse, par exemple les pâtes alimentaires. Dans le cadre de l’enquête, les autorités ont concentré leurs efforts sur les aliments dans lesquels des résidus de glyphosate étaient attendus, comme les produits céréaliers ou les légumineuses. Malgré cette approche très ciblée, il est apparu que 60% des 243 échantillons alimentaires examinés dans le commerce de détail suisse étaient exempts de glyphosate. Les échantillons restants ne contenaient que des traces de cette molécule, des traces bien inférieures aux teneurs maximales admises et donc sans danger pour la santé. Ce n’est qu’à partir d’une consommation quotidienne de 72 kg de pâtes, 655 kg de pain, 10 kg de pois chiches ou 1600 litres de vin par personne que ces résidus de glyphosate pourraient avoir des effets nocifs sur la santé.
Partant de cette évaluation globale de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, le Conseil fédéral ne voit pas la nécessité d’intervenir au titre de la protection sanitaire. Les résidus mesurés dans les aliments sont si faibles qu’aucun risque n’est à prévoir pour la santé des consommateurs. Une interdiction totale du glyphosate en Suisse ne modifierait probablement pas de manière significative la consommation de cette substance par la population suisse par le biais de l’alimentation, puisque les quantités de résidus dans les aliments suisses sont déjà négligeables.
Informations complémentaires
- Glyphosate dans les denrées alimentaires: pas de risque pour les consommateurs, Communiqué aux médias, Office fédéral de la sécurité alimentaire et
des affaires vétérinaires (OSAV), 09.05.2018 - Étude de l’impact du glyphosate en Suisse. Rapport du Conseil fédéral (PDF, 359 kB)
- Othmar Zoller et al. 2018, Glyphosate residues in Swiss market foods: monitoring and risk evaluation, Food Additives & Contaminants: Part B, 11:2, 83-91, DOI: 10.1080/19393210.2017.1419509